1/27/2012

Right now - personne


T'as personne encore et personne n'est à toi, ça n'existe plus ça.
On se prête seulement.

1/13/2012

Lieu #1

C'était au milieu de la balade. La neige fondante résistait mollement là où se fixait l'ombre. Nous étions tous absorbés par nos pensées, les unes gaies, les autres moins. La mousse recouvrait les branches laissées au sol en tas et s'éternisait aussi sur les pierres si peu approchées. Un endroit presque vierge, un endroit rêvé. Peu à peu, nous entrâmes sous les sapins, dans une forêt préconçue et ordonnée. L'air y était frais comme dans un frigidaire. A chaque pas, les frottements de nos pieds sur les épines devenaient plus intensément perçants tandis que, le chant des oiseaux et le vent s'éloignaient de plus en plus loin. Arrivés au milieu du bois, le silence devint total. Plus personne ne bougeait. La lumière comme l'horizon était basse et blanche. Tout ce que nous pouvions entendre désormais tenait dans nos souffles surpris, trahis par des battements de coeurs qui tentaient de se communiquer la même émotion. Comme pris par la panique d'avoir nagé trop loin du rivage en réalisant la profondeur sous nos pieds, les regards se croisèrent pour chercher le chemin au bord de la plantation. Le temps de remarquer des traces d'animaux à nos pieds, déjections ou régurgitations. Quelque part, nous n'étions que des visiteurs, étrangers d'un lieu visiblement pas fait pour nous.

1/04/2012

Extrait de scénario # 5

Elle était debout, son regard le transperçait. Sa cigarette finie, elle vida son verre avant de s'avancer vers lui, toujours en le fixant. Elle savait quoi lui demander et comment, mais bien-sûr, elle hésita. Enfin, elle donna l'air d'hésiter un peu pour ne pas lui donner l'impression que son affaire était réglée.

Je voudrais t'embrasser, lui dit-elle.

Il ne dit pas grand chose et, docile, se laissa conduire dans une pièce un peu à l'écart. Il faisait sombre et la musique semblait comme étouffée par l'obscurité. Il s'approcha, la saisit par la taille et sans plus de cérémonie, l'embrassa. La position verticale bizarrement, n'était pas la meilleure dans ce cas-là. Pour y remédier, ils s'allongèrent d'un même mouvement sur le parquet jonché de vêtements et encore moins confortable, mais qui semblait plus adéquat. Quelque chose ne collait toujours pas. En ce concentrant, elle essayait de retenir son attention sur ce qu'elle était en train de faire, sur ses lèvres, sa langue, son taux d'humidité, sa texture. Mais très vite, elle compris. Elle n'aimait pas ce baiser, l'écourta et sortit de la pièce aussi simplement qu'elle y était venue.