Tout vole en éclat
Le relatif a même relativisé la mort,
la vie, mon corps
J'oublie qui je suis, ce que j'ai cru,
ce que je vois
Je n'entends rien à part le
foisonnement ignoble de mes pensées qui s'agglutinent,
Bazardées de droite à gauche, comme
dans un flipper, à l'agonie.
Elles ont des ailes de papillons
froissées, s'envolent et se cognent aux fenêtres fermées,
Cherchent le Nord ou la lumière,
Ne trouvent qu'un air sec et une peur
qui bat son tambour dans toute la forêt immobile.
D'avoir trop excusé, disséqué,
défendu, mon corps est las.
Mon esprit s'ensommeille, assommé par
son propre bruit d'évier qui dégueule et se vide
Je voudrais qu'au bout du bout de cette
fatigue, de cette quête sans fin, se glisse les plans d'une
reconquête,
Un peu moins de bruit s'il-vous-plaît,
y compris dans ma tête.