Il parle à son chien.
Elle lui gratte les boutons sur son
dos. Il la caresse sur l'arrière de la cuisse. Là dit : « Tu
te rends compte un peu du temps! ». Elle regarde l'intérieur
de son sac. C'est le même qu'il y a cinq minutes, il ne s'est rien
passé depuis.
Il renifle en pensant à son chien.
Il y en a un qui crie dans l'eau, on
dirait qu'il dit « connard », mais en fait on n'entend
pas très bien d'ici.
Il y a aussi des bruits de moteur avec
des jet ski, des bateaux. Le soleil lui aussi s'écrase de plus en
plus. Celui d'à côté s'appelle Vincent. L'eau monte, elle aussi
fait du bruit. En un coup d'oeil, je dénombre neuf enfants. La plus
petite doit avoir à peine trois ans, le plus grand dix ou onze.
A gauche, il y a aussi des groupes.
L'homme re-parle à son chien, il lui dit d'attendre et maintenant il
tape son pied sur un caillou, je ne comprends pas trop pourquoi. Y en
a trois qui rigolent bien derrière. Elles sont allongées et rient,
peut-être que l'une d'entre elles vient de parler de sa derrière
nuit avec un abruti.
La mer monte.
Y a une fille qui a fait le même geste
que celui que l'on fait quand on prend de la coke, en appuyant sur sa
narine.
Le petit garçon rentre dans l'eau, il
a des gants palmés. J'ai cru qu'il était handicapé, mais non.
Les têtes des gens dépassent de
l'eau, on dirait qu'elles y sont depuis des heures et des heures mais
c'est sans doute pas les mêmes personnes.
Je repense au film de Valérie Mréjen
«En ville » et je me dis que c'est pas bon. Dommage.
Pourquoi les voiles des bateaux sont blanches pour la plupart ?
Il a vraiment une tête de killer le
mec au chien.
Ils ont l'air très amoureux, le couple
avec la fille qui grattait le dos, c'est un très beau baiser de
cinéma sur la plage. Ça a l'air fatiguant parce qu'après, elle
semble dormir sur son épaule.
Je me demande si c'est énervant pour
les autres de voir quelqu'un écrire quand on sait pas ce
qu'il-elle-moi écrit. Moi, ça m'énerverait. D'ailleurs j'ai chopé
le regard du type qui embrassait sa copine en relevant la tête et je
crois que c'est ce qu'il se demande car, à vrai dire, je dois avoir
l'air un peu cinglée et en plus j'écris vite, comme si je
remplissais un chéquier.
D'ailleurs, il me vient une idée : je
vais me mettre à écrire de plus en plus vite, on va voir jusqu'à
quel rythme je peux écrire sans trop faire de fautes et aussi pour
savoir si mes idées arrivent plus vite. Est-ce que les deux se
coordonnent, cerveau-crayon, crayon-cerveau ? Qui va l'emporter ? Ah,
je crois que j'ai déjà un claquage mais je crois que ça vient des
deux. Peut-être que je suis pas encore mûre pour ça. Un jour
peut-être, faut que j'arrête. Je vais avoir une crampe, j'ai déjà
les fesses toutes dures.
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