Elle se souvient de ce moment précis. Le moment où elle a su
qu’elle l’aimait. Un matin tout tranquille, un samedi de printemps. On est chez
ses parents. On se lève, il fait beau et on se prépare un petit déjeuner. Tout
est là sur la table du jardin aux herbes encore hautes. Elle est déjà amoureuse
de lui, mais là, ils ne se disent rien. Ils se sourient en silence et ils
mangent. Et elle comprend qu’elle l’aime, que c’est aussi simple que ça d’aimer.
Elle aime l’être humain assise en face d’elle.
Plus tard, en y repensant, elle est émue de la simplicité de
ce moment, de ce qu’elle a ressenti. Ça n’était jamais arrivé, juste, comme ça.
Mais il y a toujours la pointe d’un sentiment qu’elle n’arrive pas à identifier
clairement. Elle en ressent juste l’ombre.
Cette nuit, elle met un mot dessus car elle n’a plus le
filtre du respect. Elle a surtout besoin de celui de la vérité, de sa vérité.
Cette impression autre, incongrue, c’est de l’ennui.
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