3/19/2017

L'inconu de l'hôtel



L’autre a toussé derrière le mur.
Mes yeux ne pouvaient plus se refermer.
Et j’ai dansé avec les ombres jusqu’à ce que j’aspire les lueurs du matin.

3/05/2017

Hippocrate

J'ai trop de cœur il m'a dit
Je réfléchis trop et mal
Je reste sur le négatif
Je porte toute la souffrance du monde sur mes épaules paraît-il
Et ça se voit
J'ai l'air crevée
J'ai un léger surpoids 
Les garçons font des trucs limites maintenant 
Je ne fais pas de trucs bizarre de ma sexualité
J'ai besoin d'une prise de sang
Ça va aller ma grande.

Whatever

La poudre de lait se déverse en fine couche sur le périphérique.
L'herbe est couchée, brossée par un peigne blanc. 
Difficile parmi les conversations, 
les regards de givre, de tendre vers le tendre dans l'autre qui partage le terrain.
On s'en tient aux faits 
on se dit pas qu'est-ce que tu deviens?
La politesse enferme 
mais c'est tout ce qui nous reste de l'ère où nous étions humains.

2/27/2017

Boucherie #4


Nantes, 2016.

C'est décousu


Tirer le fil et tout
collapse en terrine
de lapin
choux-fleur
constellation, big-bang

5/17/2015

Instantané #3

Hier soir, la voiture les ramenait à la maison. Il devait être deux heures. Elle avait l'impression d'avoir l'esprit clair, dégagé. Lui, il prenait la claque de l'alcool en pleine tête, lui montant dans le sang, de partout. Retour silencieux, pesant. Phase tranchante, dérangeante aussi. Un peu comme l'atmosphère bancale qui s'était installée à la soirée. Elle savait déjà qu'elle n'aurait pas dû en parler mais c'était trop tard. Le sentiment d'exclusion qu'elle avait ressenti s'était cristallisé sur le comportement pour le moins dissolu qu'il avait eu ce soir-là. L'avait-il embrassé ? Elle avait tourné la tête volontairement à ce moment, dans un excès de confiance. Mais elle voyait bien qu'il essayait d'obtenir satisfaction auprès de cette fille pour quelque chose. C'est cela qui avait crée le doute. Est-ce qu'il la voyait le regarder d'un œil noir dans le brouillard de son action ? Elle n'en savait rien. Une fois remontés à l'appartement, l'alcool avait pris toute la place. Il la regardait d'un air fou, bougeait dans tous les recoins de la pièce, tapait les meubles au passage, les portes, balançant les fringues. Elle ne pouvait plus rien contrôler alors elle le laissait se dépêtrer tout seul. De toutes façons, il devait la haïr à cet instant et elle avait peur que ça dérape. Lorsqu'elle lui avait trouvé du feu, il lui avait dit que si elle n'était pas contente de son comportement, elle n'avait qu'à retourner avec son ex et qu'il fallait qu'elle arrête de le faire chier. Sur ce, il était resté dans la cuisine et elle est allée se coucher, abasourdie et calmée de douleur. Elle n'avait quasiment pas dormi, ayant mal au cœur à cause des effluves d’alcool. Ils ne s'étaient rien dit lorsqu'il est venu se coucher. Le lendemain, elle était triste de ça, désolée de voir que c'est si difficile d'être bien à deux. Qu'il y a toujours des reproches à faire, que l'on ne faisait que passer de l'un à l'autre comme on superpose des couches à un mille feuille. Tous les états d'âmes étaient là et l'on passait seulement de l'un à l'autre. Elle regrettait de lui avoir parlé comme cela, ça n'avait servi à rien. En rentrant vers l'appartement après une longue marche silencieuse, ils s'étaient retrouvés devant un magasin de sport. Les vitrines n'étaient pas encore faites et deux mannequins, un homme et une femme s'y trouvaient, nus dans l'obscurité. A cet instant, elle aurait voulu être le mannequin de ce magasin.

1/05/2015

Boucherie #3






















                                                  Lorient, 2011.

11/07/2014

Boucherie #2

Ribérac, 2012.

Boucherie

Asturies, 2011.

11/06/2014

Instantané #2

La petite fille aux pois
Se regarde dans la vitre
Son chignon est bien fait
Elle mouille ses lèvres
Révise une page de mathématiques
Baisse les yeux, serre les dents.

9/08/2014

Une simple petite image en trois petites lignes #7

Dans la maison de Noirmoutier
Tube d'Apaisyl, 2009
On voit qu'Odile n'est plus là.

Instantané

La chatte rapporte une souris. Elle miaule.
Cette fois, je sais pourquoi.
Ma mère la retrouve. Elle la félicite et la caresse.
La chatte miaule encore en tournant à ses jambes.
Autour d'elles, le jardin, entre tomates, fraises et roses.

Dans le dos, le soleil de huit heures qui commence à raser la maison.
Et mon oreille qui écoute mon père. Mon père qui parle de bateaux, de chantiers, de navale.
De collègues perdus et retrouvés. Il dit cela et on partage une bière.

C'est le jour où quitter le nid, c'est bientôt le départ pour Paris.
Et ils le savent. A leur façon.
A la manière dont tous les parents regardent leur enfant lever le camp pendant qu'eux font le tri et disent adieu, les premiers, à de vieux papiers.

7/21/2014

Extrait de scénario #8

Dieu : Tout ce mérite ici
Homme/Femme : Ici bas ?
Dieu : Ouaip !

My Dearest, My Fairest - Purcell

J'espère et j'espère
J'attends et j'attends
Et je veux vivre
Ne pas espérer
Ne pas t'attendre
Te laisser devenir fleur, fruit
Me laisser porter le fruit, devenir graine
Qui-sais ?
L'arbre se fait du même bois.

6/26/2014

La Mariée mise à nu par ses célibataires, même - Marcel Duchamp

Combien elle pèse l'âme de mon téléphone ?
Et laquelle de mes conversations elle emportera au ciel des portables ?
Saura-t-elle être bienveillante avec ses versions antérieures et humbles devant les nouvelles, parties trop tôt ?
Est-ce qu'elle rencontrera celle qui s'est perdue entre ici et Rome ?
Peut-être pourront-elles se parler à nouveau et s'aimer ?
Que c'est triste une compagne qui vous lâche, qui vous laisse sans voix, déroutée.

Et puis, on s'y fait.
Comme pour les petits chats, on en reprend une autre, plus jolie.
Une qui nous fait vibrer rien qu'en caressant ses touches.
Allez, dis-moi camarade, quel souvenir garderas-tu de moi ?

Images pour la postérité #4


Une simple petite image en trois petites lignes #6

Dans le parc boisé de grues
Les Parisiens, pleins, se mètrent carré
Se distribuant le brin d'herbe, la plante sacrée.

6/09/2014

(novembre 2013) - Métro

Fragile et debout
la tête prise dans le vent sans air
les portes me coincent les vêtements
les langues s'emmêlent
Vive le Maroc ! disait la fille saoule, un serre-tête lumineux visé au crâne
Où il est le Maroc ?

(juillet 2013)

Un vent, un tout petit vent qui se lève et tourne autour des peaux
Filer le vent, le léger souffle d'air qui annonce les vérités à se dire.
Peut-être aussi se couvrir ou frémir un peu à son approche
Le petit tyran du Saint-Esprit.



Images pour la postérité #3


Lieu #3

Il y avait la chambre, assez épurée. Des dessins, deux sur les murs, des colliers. Les couleurs étaient douces et la lumière qui passait par la fenêtre nappait la pièce d'une tiédeur grise. Près du lit, sur une petite table où s'amoncelait les livres, un petit cadre, couché à l'envers. Je le retournais et reconnu le visage doux et souriant. Elle pensait à elle.
Je reposais le cadre et sa petite photo comme pour ne pas déranger. J'avais trouvé, l'espace le plus intime de la chambre.

Extrait de scénario #7

Il avance et vomit ses mots dans le téléphone sur les autres qui n'ont pas envie de l'entendre.
L'homme.
Dans le même mouvement qui ferme la porte au nez du SDF affalé sur le banc trop petit, il slide d'une main quand l'autre tâte la barre aux traces suspectes.
Il dit non, pourquoi ? trop fort.
Il dit et puis quoi, tu la vois comme ça la vie ?
Il l'a réveillé.
Le sourire encore intact d'une nuit d'aventurière s'achevant dans la rame come-back-me-home, est percuté par le son raide de l'amour qui prend fin.
Elle voudrait écouter autre chose, faire en sorte que ses rêves ne s'évanouissent pas trop vite dans le lugubre train-train.
Il s'est figé, il écoute, il attend, il comprend et déjà, la vague submergeant sa paupière, il regrette.
Fin de la discussion.
Elle compatit et avec tout ce que son regard lui permet entre les mille passants, lui envoie un message
Un baiser qui dit tout bas à l'intérieur, je vous aime.

Une simple petite image en trois petites lignes #5

Dans la vitrine
Une barque de sushis
Comme les amoureux dînent !
(Cène d'amour éreinte mon cœur)

6/08/2014

Fake it 'til you make it - Amy Cuddy

Tant pis. Tant Pis. Tant pis.
Tant pis c'est sans remords, sans regrets.
Tout ça n'évoque rien en particulier, et tout ça parle de tout.
Tant pis n'ignore pas le passé, ne le cache pas, ne s'y réfugie pas.
Tant pis avance, tête baissée, roule à l'italienne, sans rétro.
Tant pis, c'est un caillou sur la route.
Quelque chose s'est produit, là.
On n'en saura pas plus, on ne saura pas quoi.
Tant pis. Tant pis. Tant pis.

12/06/2012

Une simple petite image en trois petites lignes #4

La fenêtre tapissée de poussière de toit
Un vélo accroché à mon balcon
Il fait pas chaud ici

11/20/2012

Le peu de foi, la foi du peu


Je vagine, j'extrais des bulles de poisses, de ritournelles, qui s'incrustent là, attendent d'être trouvées, ouvertes, mangées peut-être ?
Ça remplace les mots, ça les matérialise et ça laisse sans voix.
Je, tu, il vagine. Nous vaginons.
« Il aurait bien aimé allez à la plage avec les autres, au lieu de cela, il vaginait tout seul dans son coin. »
« Elle n'en a pas l'air comme ça, si sûre d'elle-même. En fait, elle vagine à mort. »

Je positive (un peu trop)


My today ! Explore les ondes que produisent les décisions,
Fini les phrases amorcées il y a des milliers d'années,
Trouve les liens secrets un peu moins secrets
Deviendrais-je une sorte de dieu?
A se laisser vénérer, on pourrait doucement y pencher

10/05/2012

Encore des fois


Je suis plus mon rail, je suis à côté
Je vois plus mon rail, on me l'a enlevé
Y a plus qu'des caillaisses des bouts de verre cassés
Tubes de dentifrice et mégots écrasés
Un rail est une voie, un chemin parallèle
Qui fait l'effort d'être droit quand le sol s'éveille
J'ai perdu les rails, j'en suis dévissée
Une tâche de Mariotte m'aveugle et m'immobilise
Ils y ont des chances que je sois soufflée par le mécanisme et l'allure que j'ai lancé
Je panique et fais des crises car sans rails, tout risque de m'arriver
Encore une fois.

10/02/2012

Lieu #2


L'ikéa
C'est une verrue au milieu d'un champ comme disait ma mère, une bâtisse informe, jaune, vaguement rectangulaire, au toit de tôle. On pourrait y avoir froid et détester sa promiscuité. Tout y est amassé : cuisine, table, chaise, frigo, poêle, lit, télévision, radio, lampes, habits, armoires, radiateurs... Au moins, on a tout sous la main et quand on est petit, c'est assez pratique. C'est la maison temporaire, pendant les travaux de la vraie maison. C'est là que la vie s'installe, entre camping et confort modeste, ultra-modeste. Et il faut être ouvert, être d'accord pour vivre ici, avec l'extérieur qui s'incruste au travers du toit de plaques fines, de la porte qui laisse passer l'air, du chat qui s'invite, des toilettes que l'on voit par la fenêtre. Si on regarde les détails, ça ressemble même à la maison d'avant, assez sommaire et avec si peu de distance entre les pièces que l'on pourrait à la longue s'y sentir à l'étroit. Moi je suis là en visite, ça me va. Certes, il n'y a pas de grand canapé où s'allonger et pas de salle de bain où s'enfermer. C'est si calme en même temps. J'entends le vent qui souffle et ses rafales caressent les murs. Je me sentirais presque comme lorsque j'étais ado, là, allongée sur le lit à rêvasser. A eux – mes parents - aussi, ça leur donne un coup de fouet, ça les oblige à faire travailler leurs méninges, à innover, à se déployer sur le terrain vers d'autres espaces, à se disperser, à ne garder que l'essentiel, à oublier temporairement les standards de la vie moderne pour un confort du peu, du raisonnable, du bon compromis.

9/25/2012

Ce que tu es


D'abord, tu es toi
Et puis aussi, celui-là, celui-loin
D'autre part tu es eux, que ça me plaise ou non
D'un autre point de vue, tu es nous, génial, plus génial que tous les sommets du monde
D'un côté tu serais, les parties d'anciens modèles alors
Qu'à l'inverse, tu es neuf, différent et imprévisible, comme je l'oublie !
Parallèlement, tu sonnes comme un réveil et sonnes encore quand je n'en peux plus et sonnes toujours, et fais brouhaha et décibels
En ce moment, tu résides en hypothèses, en projection, en conjectures, en choix, en questions, en dilemmes
Ce qui est sûr, tu existes «  par la porte ou par la fenêtre »

8/31/2012

Mst


Nous en avons passé du temps ensemble. Tu sais, tu étais là. Tu disais que tu ne voulais pas. En fait, tu n'as peut-être tout simplement pas osé. Je venais d'avoir 17 ans quand ça s'est déclenché et j'ai remué ciel et terre et mer et porte verrouillée. Jusqu'à ce qu'on me regarde de travers oui, j'ai pas arrêté, même pas une minute. Ça dormait. Course de fond à s'en limer l'estomac. C'est possible ça ? Tu l'as déjà fait pour quelqu'un ? (Est-ce que je mérite ton estime pour ça ?) Et quand tout me paraissait normal et que ma petite vie a repris son chemin, t'es revenu. Toc Toc, Vlan-dans-les-dents-c'est-pas-fini I'-m-back. Ça fait long maintenant... C'est loin tout ça, non ? Ça reviendra plus ? (Toujours se méfier des promesses que l'on se fait à soi-même)

8/26/2012

De l'air

Par delà les cendres de nos destins croisés,
brûle l'étincelle vive des nouveaux baisers
irradie d'ambre chaud le dessin de ta bouche
courbe l'emploi du moi, froisse mes pensées souches.
C'est une aube dans la nuit, une étoile d'amandier
une foi qui se lève, d'un horizon à portée.

7/26/2012

Une simple petite image en trois petites lignes #3


Un grand bonheur t'attend au coin de la rue
Embrasse-le et suit-le jusqu'au prochain carrefour
C'est comme ça qu'on apprend à se conduire quelque part

Images pour la postérité #1


Life on mars ? - David Bowie


Tout vole en éclat
Le relatif a même relativisé la mort, la vie, mon corps
J'oublie qui je suis, ce que j'ai cru, ce que je vois
Je n'entends rien à part le foisonnement ignoble de mes pensées qui s'agglutinent,
Bazardées de droite à gauche, comme dans un flipper, à l'agonie.
Elles ont des ailes de papillons froissées, s'envolent et se cognent aux fenêtres fermées,
Cherchent le Nord ou la lumière,
Ne trouvent qu'un air sec et une peur qui bat son tambour dans toute la forêt immobile.
D'avoir trop excusé, disséqué, défendu, mon corps est las.
Mon esprit s'ensommeille, assommé par son propre bruit d'évier qui dégueule et se vide
Je voudrais qu'au bout du bout de cette fatigue, de cette quête sans fin, se glisse les plans d'une reconquête,
Un peu moins de bruit s'il-vous-plaît, y compris dans ma tête.

6/20/2012

Ex-après-midi de plage avant l'automne

Il parle à son chien.
Elle lui gratte les boutons sur son dos. Il la caresse sur l'arrière de la cuisse. Là dit : « Tu te rends compte un peu du temps! ». Elle regarde l'intérieur de son sac. C'est le même qu'il y a cinq minutes, il ne s'est rien passé depuis.
Il renifle en pensant à son chien.
Il y en a un qui crie dans l'eau, on dirait qu'il dit « connard », mais en fait on n'entend pas très bien d'ici.
Il y a aussi des bruits de moteur avec des jet ski, des bateaux. Le soleil lui aussi s'écrase de plus en plus. Celui d'à côté s'appelle Vincent. L'eau monte, elle aussi fait du bruit. En un coup d'oeil, je dénombre neuf enfants. La plus petite doit avoir à peine trois ans, le plus grand dix ou onze.
A gauche, il y a aussi des groupes. L'homme re-parle à son chien, il lui dit d'attendre et maintenant il tape son pied sur un caillou, je ne comprends pas trop pourquoi. Y en a trois qui rigolent bien derrière. Elles sont allongées et rient, peut-être que l'une d'entre elles vient de parler de sa derrière nuit avec un abruti.
La mer monte.
Y a une fille qui a fait le même geste que celui que l'on fait quand on prend de la coke, en appuyant sur sa narine.
Le petit garçon rentre dans l'eau, il a des gants palmés. J'ai cru qu'il était handicapé, mais non.
Les têtes des gens dépassent de l'eau, on dirait qu'elles y sont depuis des heures et des heures mais c'est sans doute pas les mêmes personnes.
Je repense au film de Valérie Mréjen «En ville »  et je me dis que c'est pas bon. Dommage. Pourquoi les voiles des bateaux sont blanches pour la plupart ?
Il a vraiment une tête de killer le mec au chien.
Ils ont l'air très amoureux, le couple avec la fille qui grattait le dos, c'est un très beau baiser de cinéma sur la plage. Ça a l'air fatiguant parce qu'après, elle semble dormir sur son épaule.
Je me demande si c'est énervant pour les autres de voir quelqu'un écrire quand on sait pas ce qu'il-elle-moi écrit. Moi, ça m'énerverait. D'ailleurs j'ai chopé le regard du type qui embrassait sa copine en relevant la tête et je crois que c'est ce qu'il se demande car, à vrai dire, je dois avoir l'air un peu cinglée et en plus j'écris vite, comme si je remplissais un chéquier.
D'ailleurs, il me vient une idée : je vais me mettre à écrire de plus en plus vite, on va voir jusqu'à quel rythme je peux écrire sans trop faire de fautes et aussi pour savoir si mes idées arrivent plus vite. Est-ce que les deux se coordonnent, cerveau-crayon, crayon-cerveau ? Qui va l'emporter ? Ah, je crois que j'ai déjà un claquage mais je crois que ça vient des deux. Peut-être que je suis pas encore mûre pour ça. Un jour peut-être, faut que j'arrête. Je vais avoir une crampe, j'ai déjà les fesses toutes dures.

5/26/2012

Lettre de motivation #1




Donc voilà, tout a commencé avec mon père. C'est un peu à cause de lui en effet. Technicien à la Navale de St Nazaire, il lui arrivait d'emprunter certains week-end via son comité d'entreprise, un magnétoscope et quelques cassettes VHS. Lorsqu'il rentrait avec la mallette gris métal attachée au porte-bagage de sa mobylette, cela voulait dire que nous allions passer mes soeurs et moi, deux jours à mater des films à la chaîne, probablement en pyjama (au moins le dimanche). A peine arrivé et l'on découvrait sa sélection : Brazil, James Bond, des tas de films et documentaires sur la seconde guerre mondiale, des films d'horreur dont Evil Dead, La guerre des boutons, Elephant Man, les 400 coups, le Baron de Münchhausen (encore T. Guilliam, oui), Willow, Appelez-moi Johnny 5, les Goonies, Alien, Pirates, Shining, les Charlie Chaplin... Voilà quelque uns des mes premiers émois. Comme pour bien des gens à l'époque, choisir un film que l'on désirait voir était un luxe, un privilège qui commençait à peine à se répandre. Lorsque que je devais avoir neuf-dix ans, ma grande soeur a fait cadeau à mon père - ce téléphage-cinéphile ou cinéphile-téléphage je ne sais pas très bien - d'un magnétoscope et là, les choses ont changé. Plus la peine de se cacher à l'étage pour voir Poltergeist depuis le balcon lors de son passage à la télé (ce que nous faisions tout de même pour le sport), on pouvait désormais avoir accès à la demande aux films et enregistrer de manière individuelle et selon nos goûts propres, mais aussi se constituer un petite vidéothèque. Les échanges aussi commençaient. C'est ainsi que j'ai dû tomber un peu trop tôt (un mal pour un bien finalement) sur le Twin Peaks de David Lynch qui m'a vraiment marqué. Son ambiance flippante aurait dû me faire peur, son esthétisme et sa lenteur me détourner. Mais au contraire, je crois que j'ai été happée, fascinée par la narration, les personnages border-line dans lesquels que je me retrouvais - enfin?- et leur tragique ironie, la musique lancinante et collante comme de la sueur... Le mélange brillait comme une perle noire et résonnait comme un tambour dans mon inconscient à peine éclos. Je crois que c'est avec ce film que j'ai compris qu'il y avait une vision, un auteur derrière et qu'au lieu de le fuir, de m'en détourner, j'ai choisi volontairement de me livrer à lui afin qu'il me mène là où il avait envie. Même si j'avais peur de cet inconnu, je décidais de lui faire une totale confiance, le temps d'un film. Finalement, c'est aussi dans le cinéma que j'ai le plus cru ce jour là.

Sans titre


C'est un impossible passage de porche
Nous ne portons que notre poids et d'ici là
Le dos ploie de rancunes et reproches

Pauvrement vêtus, costumes sommaires, un âne devance la frêle caravane
On dirait que mieux que l'homme, la bête connait le soupire qui anéantit l'être, efface le rire
Plus volontaire, elle guide le couple miteux, plongé dans la boue de ses souliers
Passe le porche, le trio s'en tire
Qu'ainsi vive l'âge terne !

4/20/2012

Extrait de scénario # 6

Le fils : Qu'est-ce que tu fais ?

Mère : Moi, heu... (elle repose le joystick) J'utilisais la machine. (Elle a l'air désorientée, l'oeil hagard)

Le fils : Encore ? Tu l'as déjà fait ce matin avant de partir. Je t'ai vu.

Mère : (gênée) Et alors, c'est comme on veut non ? Y a pas de contre-indications, non ? C'est marqué dans le manuel...

Le fils : Oui mais tu sais bien. C'est préférable de ne s'en servir que pour les grandes occasions. Comme l'anniversaire de la mort de papa... Cette mémoire, il ne faut pas VIVRE au quotidien avec. Tu vas t'en rendre malade ! Et puis il faut avancer. Méla est petite encore, elle a besoin de toi.

Mère : (soupire) Je sais bien que tu as raison. (l'air dépitée, elle s'assoit, met sa tête entre les mains) Quelle idée, quelle idée ! Je n'aurais jamais dû l'acheter, jamais. Mais c'était trop tentant ! Avoir le souvenir exact d'un moment passé avec ton père, son étreinte... l'odeur de son pull gris, le picotement de sa barbe. Ses bras qui me serrent... (Elle le regarde maintenant et pleure) Je n'y arriverai jamais toute seule...

Le fils : Maman, moi aussi il me manque... mais je n'éprouve pas la même sensation dans ces bras virtuels. Celle que je garde, elle est là (il désigne sa tête) et là (son coeur). J'en suis sûr.. C'est pour ça que je ne veux plus m'en servir. Je ne veux pas être attaché à ce sentiment pour le revivre, je veux qu'il me porte au contraire.

Après un silence

Mère : Tu crois que… ils la reprendraient au magasin ?

Puits

Epines et ronces forment le matelas

Où dansent, dansent les filles de joie

Tout près du puits où la terre est noire

Coule l'amer sang d'oignon

Répandu à ton cou, sainte protection

Fait baver canines et panses à l'air.

3/13/2012

Une simple petite image en trois petites lignes #2

Un pur jus pressé

Révèle le sang de l'encrier

Satisfait toujours soifs et passions

12x12

Jamais plus je ne dirais o si doux jamais
Jamais plus tu ne me diras encore toujours
Une fois l'amour c'est déjà trop et contre tout
De commencer et d'en finir, j'en perds la suite
T'y retrouver, là où j'étais t'étais parti
Là où j'arrive tu as quitté esquisse l'éclipse
Compose le temps futur d'un imparfait présent
Un point c'est tout, circule virgule c'est une question
Nous dirons-nous, nous dirons-t-ils à vous de voir ?
Est ainsi fait de l'ambroisie que nous buvons
Une fois sur deux deux fois par mois c'est un chantier
Rien que des mots always des mots et des baisers.

La fleur isocèle

Dans un jour, tu ouvriras les bras
Réclamant au ciel ce qu'il t'avait promis,
Le silence sera ta seule réponse et la pose ankylosera tes membres.

Dans deux jours tu trembleras de tout ton être
Refusant sans répit l'injustice, le parjure fait à ta chaire.

Mais dans trois jours à l'aube de la défaite, tu relèveras le genou
Il quittera la terre car plus tu le cries, plus tu te viendras en aide.

3/02/2012

Ne paie pas de mine mais vaut de l'or

Lorsque l'on va me demander, qu'est-ce que c'est ? Je dirais, c'est un bagage, une vieille valise cartonnée. Ils n'y prêteront que peu d'attentions à cause de son aspect extérieur : marron, un peu écornée, quelques clous brillants aux angles. Bref, une valise, la plus banale qui soit.

Ils ne sauront jamais sa valeur, qu'elle même se plaît à ignorer. Ils ne pourront pas comprendre l'attachement viscéral pour cet objet, si peu parlant de prime abord. Elle seule a compris, a vu au-delà de la boîte et aime cette boîte. Elle la protège le plus jalousement du monde et sans que cela se sache, défiant chaque jour un peu plus le bon sens, la raison. Elle sait qu'il n'y en a pas partout des comme cela. Elle lui a donnée ce surnom « Ne paie pas de mine mais vaut de l'or ».

Accident de reflet

Depuis plusieurs jours, crème après crème, fioritures après fioritures, maquillage, poudre, rien n'y fait. Le miroir le dit un peu trop fort pour ne pas l'entendre. Entre fait et sentiment, il me torture à coup de « vieille » et « pas belle », se posant là, tremblants de haine. Je n'y peux rien, c'est inutile d'aller contre. C'est un accident, un reflet de personne qui me sonde maintenant.

2/25/2012

Une simple petite image en trois petites lignes (J.Kerouac) #1

Dans le ciel et dans les bois

C'est une énigme foulée au pas

Dites moi donc, où meurent les avions ?

(Rare) Alunir, atterrir, se poser sur la lune. (Terme condamné par l'Académie des sciences et l'Académie française)

Sur une largeur de 150 cm, enlevez retirez un premier bloc sans sommeil de 75cm et approximativement 180 en hauteur, sur un total de 210.

Dans le même temps, se défaire de 6 litres de sang, une langue, deux bras, un gros orteil abîmé, un front frais, des mains alunées sur l'autre bloc > 60 x 150 H.

Reste au mitan de ces 3,15 m2 un bloc rectangulaire de 0,9 m2 interdit, qui se demande pourquoi il est nu, pourquoi il a froid.

2/19/2012



Qu'y a-t-il à voir au bout du monde ?
Un autre bout du monde sans doute.

2/02/2012

Passe l'hiver - Dominique A

Aujourd'hui, j'embrasse le vent du Nord, le ciel paraffiné de nuages aux lacrymales incertaines
J'embrasse la ville, ceux qui la traversent, son oubli, insouciante d'elle-même
Aujourd'hui j'ai l'âme russe, je voudrais que gèle la Loire et s'y fixe l'effrayante congère, mêlant aux joies de la blanche rigueur, l'horreur de ceux qui ne passeront pas l'hiver.
Aujourd'hui enfin, j'embrasse un mois reflet d'un nom, j'embrasse le premier février sur le front.

1/27/2012

Right now - personne


T'as personne encore et personne n'est à toi, ça n'existe plus ça.
On se prête seulement.

1/13/2012

Lieu #1

C'était au milieu de la balade. La neige fondante résistait mollement là où se fixait l'ombre. Nous étions tous absorbés par nos pensées, les unes gaies, les autres moins. La mousse recouvrait les branches laissées au sol en tas et s'éternisait aussi sur les pierres si peu approchées. Un endroit presque vierge, un endroit rêvé. Peu à peu, nous entrâmes sous les sapins, dans une forêt préconçue et ordonnée. L'air y était frais comme dans un frigidaire. A chaque pas, les frottements de nos pieds sur les épines devenaient plus intensément perçants tandis que, le chant des oiseaux et le vent s'éloignaient de plus en plus loin. Arrivés au milieu du bois, le silence devint total. Plus personne ne bougeait. La lumière comme l'horizon était basse et blanche. Tout ce que nous pouvions entendre désormais tenait dans nos souffles surpris, trahis par des battements de coeurs qui tentaient de se communiquer la même émotion. Comme pris par la panique d'avoir nagé trop loin du rivage en réalisant la profondeur sous nos pieds, les regards se croisèrent pour chercher le chemin au bord de la plantation. Le temps de remarquer des traces d'animaux à nos pieds, déjections ou régurgitations. Quelque part, nous n'étions que des visiteurs, étrangers d'un lieu visiblement pas fait pour nous.

1/04/2012

Extrait de scénario # 5

Elle était debout, son regard le transperçait. Sa cigarette finie, elle vida son verre avant de s'avancer vers lui, toujours en le fixant. Elle savait quoi lui demander et comment, mais bien-sûr, elle hésita. Enfin, elle donna l'air d'hésiter un peu pour ne pas lui donner l'impression que son affaire était réglée.

Je voudrais t'embrasser, lui dit-elle.

Il ne dit pas grand chose et, docile, se laissa conduire dans une pièce un peu à l'écart. Il faisait sombre et la musique semblait comme étouffée par l'obscurité. Il s'approcha, la saisit par la taille et sans plus de cérémonie, l'embrassa. La position verticale bizarrement, n'était pas la meilleure dans ce cas-là. Pour y remédier, ils s'allongèrent d'un même mouvement sur le parquet jonché de vêtements et encore moins confortable, mais qui semblait plus adéquat. Quelque chose ne collait toujours pas. En ce concentrant, elle essayait de retenir son attention sur ce qu'elle était en train de faire, sur ses lèvres, sa langue, son taux d'humidité, sa texture. Mais très vite, elle compris. Elle n'aimait pas ce baiser, l'écourta et sortit de la pièce aussi simplement qu'elle y était venue.

12/24/2011

Une Pierre

Ça fait mal, t’en pleurerais
La détresse à l’intérieur qui s'épanche et inonde ton lit, ton blouson, tes manches
Les coups de barres tu connais
Quand les mots résonnent dans ton crâne, cognent les parois, se divisent en fractales
Le genou à terre que tu poses
Le corps qui te quitte, pend inutilement
Il meurt, tu voudrais bien le suivre sauf que c’est pas si simple, pas si rapide
Un sursaut, un souvenir et c’est la lumière qui te fait sourire
Quand déjà, lame de fond, sonne l’alarme du prochain canon.

12/22/2011

I'm thru' with love - Marilyn Monroe

Elle dit qu'importe ! Elle dit il faut ! Elle se fait un devoir, y met son honneur, son coeur, sa raison. Elle l'espère bien et communique, aux âmes blessées son besoin d'aimer.

Caché dans les romans, les histoires. Celles des cinémas, du film du dimanche soir. Celles aussi qu'on nous racontait petites.

Et même elle dit, et même s'il me quitte.

Et pourtant elle insiste, le coeur n'a pas d'âge.

Elle voudrait bien un jour ravir, une figure, un costaud, un poète.

Le 21ème siècle peut bien passer, le téléphone et Internet comme des fous grésiller.

C'est son destin, maintenant elle le sait, que d'aimer, beaucoup aimer.

12/15/2011

The Saddest music in the world - Guy Maddin

Quelques rêves plus loin, j'habiterais bien oui, quelques rêves plus loin
Si j'avais la force, d'y courir enfin
D'arrêter, de jouer la pose

Chavirer soudain, mettre un pied à terre, et sentir ta main
Pour y recueillir, mes bras alourdis
Des marées, à boire la tasse

Partie en décembre, d'une année sans nom, victime éperdue,
Des amours déçus, voguant solitaire
Vers la terre, à faire le guet

Réchauffe mon corps, mes habits trempés, et laisse dehors
La barque abimée, des tempêtes et sorts
Que la vie, de moi a joué

Quelques rêves plus loin, nous dormirons bien, quelques rêves plus loin
Plus doucement encore, nos voix se confondent
Dans un souffle, une éternité.

12/06/2011

Labeur

D'abord il y a la dune. Elle glisse entre les doigts, elle crisse sous les pas.
Dans son ventre eux sommeillent, donnant des coups, étirant les orteils
Tandis que de sa main lentement elle capture et récupère, un à un, l'orge et le grain.
Monstre marin aux lignes instables, son souffle amer sur le monde veille
Il prend garde de circonscrire, les remous et les tempêtes de ses particules asservies.
De colère et de crainte, la dune joue les Moby Dick, jamais ne se lasse, jamais n'abdique
Quand du haut de sa crête hurle, un blé maudit devant tant, tant de stérilité.

Alcôve

J'habite contre la fenêtre aux petits pas
Ils viennent de loin et rectilignes, remontent la rue comme sur un fil
Ils croisent au ciel, le bruit grossier des avions, monstres gloutons en pleine digestion
De ma fenêtre j'écoute et imagine, des chevilles fines et des talons
Pour me bercer et m'endormir, au son de la démarche d'une dame de ville

11/30/2011

The gold is cold, diamonds are dead, a limousine is a car. Don't pretend, feel what's real. (Dior commercial)

Mon cheval, tu as fier allure

Sous ta peau blonde, sous ta parure

Au corps à corps dessine le cuir de la selle

Qui au galop, fait des merveilles

J'apprends à lire, à t'écouter

A écrire le geste, le sens, l'abandon

Qui au gré des tours, des directions

Sculptent un passage où dansent tes sabots de bois.

« Je » prends du temps

J'étudie la copie d'écran de ma vie d'hier
Ce que j'ai regardé, fermé, ouvert
Je vois cette image mais ce qu'elle ne dit pas
C'est pourquoi, comment j'en suis arrivée là
La technique n'a pas oeuvré et me laisse blême
Avec mes mots, mes illusions, mes poèmes
Puis, comme à son habitude, un matin gluant m'a recouvert
L'amour est mort, l'amour-vivant d'hier.

11/15/2011

Sexy twice

Ce matin, entre l'aube et le jour, après l'effort, après l'amour
Quelques heures plus loin, au sommeil inconstant
Pas facile à trouver quand les bouches s'emmêlent
Une minute, à sortir des draps, dire j'arrête
Tes yeux se posent et soudain décident
De trouver sexy la femme debout ainsi

La seconde, sexy twice, dans la nuit du même jour,
Le tic tac de cette deuxième fois
T'es sexy, je t'embrasse, je te laisse pas le choix
D'être aujourd'hui toutes ces heures, pour deux hommes à la fois
La sexy twice que tu délaisses, que tu veux pas.

11/04/2011

Extrait de scénario # 4

Au café. Au Coca.
- Alors?
- Alors, quoi?
- Ben, tu y vas?
- Ouais, ouais, je crois que je vais y aller
- Parce qu'il me plaît bien tu sais
- Oui, je sais. Mais c'est pas grave, tu peux. Vraiment, je veux dire
- On a le même type d'homme en fait
- C'est possible, oui
- Et lui, il est du genre à aimer les filles qui ont le même type de mec
(gloussements)

11/03/2011

Life is a bitch and then you die - Faris Nourallah

Sa robe crie pour elle
La musique nous mène par le bout des pas
Nous nous faisons vieux et semblons pourtant immortels
Nous n'avons pas grandi et ce soir allons mourir
D'une petite flamme qui de nos mains transpire.

Couscous sur plancha

10/27/2011

La démangeaison

Au bord du, à la limite de, à ça près, j'y suis
De l'autre rive, je vois mon corps, tout prêt, hésitant à faire le pas, le saut en avant, à réunir les deux moitiés, longtemps déliées
Une pincée d'envie, un poil de frousse, tout me retient tandis que l'autre me pousse
A aller vers, à faire le pont, sortir les gros bras, casser la voix
De l'autre rive, mon moi rigole, de ce non choix, de cette chair molle
Pourtant comprend et considère, le gouffre, l'effort à faire
Plus que de courage c'est de raison , et de folie que mon vieux moi cherche pour habit
Il est au Nord, au Sud, à l'estuaire, il est au bout, en l'air, en guerre
C'est comme un pas, des pas, un chemin, un sillon
Avant le saut, le vide, la réunion.

9/11/2011

Hush, hush

Shut up mon coeur, shut up mon cerveau !
De tristes mots m'emplissent peu à peu,
M'ordonnant de finir ce que j'ai cherché.
Tandis que, comme un ricochet sur un lac
Suspendu dans son vol irréel,
Ton fantôme m'habite, semble doté d'ailes
Qui effleurent la surface, ne voulant pas couler
Dieu, qu'il est lourd ce secret à porter.

9/07/2011

Machin s Machin

In my mistakes, I hope I 've been a queen
Beautiful, lady queen
In a fur, like a silent rebellion,
Find the trace, act as a lion
During this mess, rings a surrounding bell
Throughout the land, the sixteen, the chapel
Tell the birds to shut down their old songs
Let me cry loud, be my crowd
Support my deep excess of losing,
The one I was made for.

Bi langage

under under

sous sous

my my

peau peau

il y a il y a

secret secret

le feu le feu

l'eau l'eau

people people

blind blind

and hope and hope

to know to know

the truth the truth

about about

the sky the sky

the heart la pluie

l'amour la vie

est courte speed

is gone for ever

never come back

but bright as diamant

9/02/2011

La relève

Terre d'ennui, terre d'argent et de brumes
Nous sommes sous l'eau, happés de mille tisons d'infortunes
Réunis sous les voiles grises d'un hiver précoce, saison des amours en bernes et des gestations
Écarte les algues, suis mon chant
Décline ta promesse, montre-toi
Je n'ai pas assez d'armes pour relever la tête, pas assez d'entrain pour séduire autrement que le par le mince fil déraisonnable, qui coule entre nous.

8/31/2011

Une autre époque

Irradié, soufflée par une vague de fond invisible. Comprendre que tout change, que tout est neuf, qu'il y a plusieurs vies dans une même personne. Qu'il y a des âges heureux mais qu'à certains moments on s'en tirent bien et d'autres, pas. Assister, les yeux ouverts à la fusion, à l'ébullition à cette transmutation qui multiplie, maintenant toutes les connexions. Traverser mentalement ce champ de ruines lorsque la peau grouillante d'un magma houleux n'est plus en moyen de se détendre. Voyager dans ce souvenir et se sentir glacée à l'idée de ce nouveau musée reliquaire. Ne plus pouvoir jeter du présent, encore moins du futur, ce qui désormais a été, et ne sera plus. Parce ce que c'est ainsi, maintenant. Après mûres réflexions, voici ce que je peux en dire. Je m'en tire avec un sourire, mais quelle déflagration.

Juin 2003

De l'utilité d'avoir un bon détergent

J'ai lavé les draps, les jaunes et blancs
Ceux qui ont servi, deux petites nuits
J'ai lavé ton odeur, j'ai lavé la mienne
J'ai omis de dire les mots doux les poèmes,
J'ai lavé tes yeux ta peau tes mains
J'ai lavé mon corps, déplissé mon sein,
Mais avant de laver, qu'il n'en reste rien
J'ai enfoui ma tête, une dernière fois
Deux dernières fois, trois dernières fois,
Au fin fond des draps qui sentaient le sable, le sel et la nuit,
Je garde en moi le coeur cadenassé
Ce que nous aurions pu être
Ce que nous avons été.

8/30/2011

Il faut croire

J'aurai cru que tout allait se passer avec du style
Finalement, il n'en fut rien
S'enfuir loin des précipices et des gouffres de ressentiments
Singer la fleur de lys, le lila blanc
Goûter le verre plein à ras bord
Avec l'appétit d'un soldat rentrant du front.

Les draps épais et humides un peu,
Laisserons place bientôt à une gangue pure
Couvrant à elle seule nos têtes bienheureuses,
Nous immunisant un instant de la laideur du monde.

8/27/2011

Il s'en va

Remontant la route assombrie d'un soir qui s'éveille
Assise à l'arrière, peu à peu je sommeille.
Le sel de la mer sur ma peau me pique,
Se mêle aux embruns d'algues, de sable et de crème,
Fine couche par dessus mon cuir
Sentant si bon, un été qui expire.

8/25/2011

Nous taire

Ne me dis pas de me taire quand je n'en peux plus
Ne me dis pas de m'y faire quand je n'en veux plus
Tant d'années trop à faire et la déconvenue
D'une idylle trop facile au sort déjà vu
Tu es ton propre frère tu t'étais perdu
Désormais vocifères à corps défendu
D'un monde à l'agonie où chaque saison file
(Nous ne sommes surtout plus des enfants)
Innocents et enfants nous ne sommes surtout plus

8/21/2011

Insomnia

Je dors les yeux ouverts pour ne pas perdre le contact

Les chiens aboient le ventre vide, les chiens aboient, raclent, jamais ne se lassent

Cause perdue, cause toujours

Tu fuis ton regard, là où d'autres scrutent

Ton sac d'os qui s'égare, chancelle et remue

Au bout d'un pic d'un mas tendu

Tu ne relèves pas la tête, achète à prix d'or ton sinistre sort

Debout, dehors, couché, inerte

Tu n'as plus rien en vie, plus rien en tête

Que cette lente insomnie, cette nuit sans repos

Où d'un oeil tu guettes, la querelle d'un matin à venir

Route (mal) barrée

Do it
Un jour se lancer
Vaille que vaille, la vie est trop courte
Fais-le, n'ai aucun regrets.
La vie est barrée de chutes d'erreurs et de pièges
Qui ne demandent qu'à être tentés sinon pourquoi vivre?

Face it
Le lendemain, la gueule cramée roussie de larmes amères et de boues
Je ris, je pleure, je me lave de mes passions
J'en oubliais de garder un pied sur terre
Abrutie par l'ennui, la bouche béante d'un gravier sec

Live it
Tout reste à faire à recommencer à redéfaire
J'aurais dû pu aimer comme je sais faire
« I suck my tongue in remembrance of you »

8/20/2011

Je m'énerve

Ça commence à m'agacer

Avoir, vouloir avoir

Et ça fait plotch entre tes mains

Ou ça fait rien, même.

De pas voir la queue du bout de la lumière d'après le tunnel,

De se faire trimballer par un tel, deux tels

Que tout ça n'ait pas de sens

De sentir que je dérape, que je me fâche, que je suis prête à en découdre

Que je le fais pas

D'être responsable de soi, de sa vie, de son merdier

De sa petite vie qui donne rien

D'être au bord, d'avoir envie de lâcher, qu'on me lâche.

2/26/2011

Mission photographique - saison 2 . 2

"Elles sortaient de terre telles des algues rigides"

12/03/2010

Mission photographique - saison 2


Mission 1 : "Fenêtre ouverte sur une étrange découverte"

4/01/2010







Mission photographique #6 : "De temps en temps, il s'asseyait devant son manuscrit pour finalement se heurter toujours à ce trou noir, à cette affolante lacune de la mémoire".

3/01/2010




Mission photographique #5 : "Comment Cynthia fut poignardée dans cette chambre sans fenêtre où elle s'était enfermée et barricadée."

2/13/2010

Parce qu'il faut bien en finir

Toute la vie
Jusqu'à la fin
Ne pas vivre ces instants
Ne pas élever nos enfants
Être si bien, s'étendre au creux l'un de l'autre

Toute la vie
Je le veux bien,
Vivre sans l'ami fidèle
Ton odeur apaisante, ton épaule à la hauteur

Jusqu'au dernier souffle
Ne plus t'aimer
Ignorer jusqu'à ton existence - As tu existé ?
Se perdant chaque jour un peu plus dans un futur incertain

Pour toute la vie, quittons-nous
Jusqu'à la fin, nous oublier

2/01/2010

J'ai 30 ans (Katerine)

Drôle ce qui ce passe, dans une tête qui commence à vieillir. De voir ses propres amis vieillir, de trouver que les quadras commencent à être attirants, comme quand à 20 ans, on est fasciné par les trentenaires. De trouver les jeunes si jeunes. Il y a aussi des nouveautés, le grand départ, le libre choix d'une vie que l'on sait déjà entamée et pourtant toujours pleine de perspectives et de choses à réaliser. Remise en question intime, de toutes les notions qui peuvent me passer par la tête : l'amour à 3 ? La vie à deux ? Sortir avec un petit jeune ? Qu'une fille m'envoie un message d'amour auquel je ne réponds pas parce je ne sais pas si c'est une erreur, ou pire que ce n'en est pas une. Commencer à assumer cette envie d'écrire, trop longtemps reléguée derrière le masque du peu de croyance en mes capacités. La conscience que mes parents vieillissent, eux-aussi, qu'ils vont mourir et que je m'en occuperais. L'envie d'être quelqu'un de bien, toujours, d'avoir la chance d'être assez libre et en bonne intelligence avec mon environnement pour ne pas avoir à marcher sur les autres pour s'en sortir. S'auto-immuniser du monde, un peu trop palpitant, un peu trop réel. Se poser 1 milliard de questions, comme d'habitude à vrai-dire, et ne répondre qu'avec peine à une ou deux. Camus écrivait pour éviter au monde de se désunir. Est-ce que c'est déjà en train d'arriver ? Une grande peur que l'intelligence n'abdique définitivement elle aussi. Alors, comme mission existentielle et de sauvetage, d'hygiène mentale et peut-être afin de faire émerger quelque chose d'un peu personnel, j'enregistre ce qui est beau, ce qui l'est moins et on verra au bout du compte. Pour l'heure, je commence seulement à ne me défaire des oripeaux effrayants de plusieurs années passées avec des oeillères sur moi-même. La vérité est crue, la vérité est cruelle. Seule, la vérité nue permet d'aller de l'avant sans sentir que la vie, une fois de plus, nous impose la familière et incestueuse douleur de se faire traîner par le col au gré de ses caprices.

Taxi

4ème mission photographique : "Si vous aviez pu vous voir étendu avec les phares du taxi qui vous éclaire."

1/06/2010

If you could only stop your heart beat for one heart beat - Bill Callahan

J’ai rencontré quelqu’un. "Rencontrer". Ce mot à un sens tout à fait particulier pour moi, que je n’ai compris qu’assez tard. Peut-être parce qu’il fallait une vraie personnalité, doublée d’une connaissance intime pour que ce mot prenne vie. C’était il y a longtemps, bien longtemps, mais depuis je m’applique à essayer de revivre cette expérience. Arrivé comme un cadeau de Noël en retard, il était juste parfait pour ce moment. Un temps limité, une fête, un départ prévu, pas d’enjeux. Une approche identique à la mienne, sans calcul, juste parce que l’on sait que l’on se plaît. Du bonbon, voilà ce que je lui ai dis pour qu’il continue. Il m’a dit que j’avais de jolis yeux et je me suis mise à rougir, à rougir tellement je ne me souvenais plus combien les compliments me touchent, combien ils m’avaient manqué aussi. Et finalement comme prévu, l’oiseau s’est envolé et je l’ai regardé partir, le cœur ravi.

12/30/2009

Rencontrer























Troisième mission photographique : "Ce n'est pas mon ami, c'est seulement quelqu'un que j'ai rencontré"



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