6/26/2014

La Mariée mise à nu par ses célibataires, même - Marcel Duchamp

Combien elle pèse l'âme de mon téléphone ?
Et laquelle de mes conversations elle emportera au ciel des portables ?
Saura-t-elle être bienveillante avec ses versions antérieures et humbles devant les nouvelles, parties trop tôt ?
Est-ce qu'elle rencontrera celle qui s'est perdue entre ici et Rome ?
Peut-être pourront-elles se parler à nouveau et s'aimer ?
Que c'est triste une compagne qui vous lâche, qui vous laisse sans voix, déroutée.

Et puis, on s'y fait.
Comme pour les petits chats, on en reprend une autre, plus jolie.
Une qui nous fait vibrer rien qu'en caressant ses touches.
Allez, dis-moi camarade, quel souvenir garderas-tu de moi ?

Images pour la postérité #4


Une simple petite image en trois petites lignes #6

Dans le parc boisé de grues
Les Parisiens, pleins, se mètrent carré
Se distribuant le brin d'herbe, la plante sacrée.

6/09/2014

(novembre 2013) - Métro

Fragile et debout
la tête prise dans le vent sans air
les portes me coincent les vêtements
les langues s'emmêlent
Vive le Maroc ! disait la fille saoule, un serre-tête lumineux visé au crâne
Où il est le Maroc ?

(juillet 2013)

Un vent, un tout petit vent qui se lève et tourne autour des peaux
Filer le vent, le léger souffle d'air qui annonce les vérités à se dire.
Peut-être aussi se couvrir ou frémir un peu à son approche
Le petit tyran du Saint-Esprit.



Images pour la postérité #3


Lieu #3

Il y avait la chambre, assez épurée. Des dessins, deux sur les murs, des colliers. Les couleurs étaient douces et la lumière qui passait par la fenêtre nappait la pièce d'une tiédeur grise. Près du lit, sur une petite table où s'amoncelait les livres, un petit cadre, couché à l'envers. Je le retournais et reconnu le visage doux et souriant. Elle pensait à elle.
Je reposais le cadre et sa petite photo comme pour ne pas déranger. J'avais trouvé, l'espace le plus intime de la chambre.

Extrait de scénario #7

Il avance et vomit ses mots dans le téléphone sur les autres qui n'ont pas envie de l'entendre.
L'homme.
Dans le même mouvement qui ferme la porte au nez du SDF affalé sur le banc trop petit, il slide d'une main quand l'autre tâte la barre aux traces suspectes.
Il dit non, pourquoi ? trop fort.
Il dit et puis quoi, tu la vois comme ça la vie ?
Il l'a réveillé.
Le sourire encore intact d'une nuit d'aventurière s'achevant dans la rame come-back-me-home, est percuté par le son raide de l'amour qui prend fin.
Elle voudrait écouter autre chose, faire en sorte que ses rêves ne s'évanouissent pas trop vite dans le lugubre train-train.
Il s'est figé, il écoute, il attend, il comprend et déjà, la vague submergeant sa paupière, il regrette.
Fin de la discussion.
Elle compatit et avec tout ce que son regard lui permet entre les mille passants, lui envoie un message
Un baiser qui dit tout bas à l'intérieur, je vous aime.

Une simple petite image en trois petites lignes #5

Dans la vitrine
Une barque de sushis
Comme les amoureux dînent !
(Cène d'amour éreinte mon cœur)

6/08/2014

Fake it 'til you make it - Amy Cuddy

Tant pis. Tant Pis. Tant pis.
Tant pis c'est sans remords, sans regrets.
Tout ça n'évoque rien en particulier, et tout ça parle de tout.
Tant pis n'ignore pas le passé, ne le cache pas, ne s'y réfugie pas.
Tant pis avance, tête baissée, roule à l'italienne, sans rétro.
Tant pis, c'est un caillou sur la route.
Quelque chose s'est produit, là.
On n'en saura pas plus, on ne saura pas quoi.
Tant pis. Tant pis. Tant pis.